L’Alliance fleuve Congo (AFC/M23) accuse les Forces armées de la RDC (FARDC), soutenues par des combattants FDLR, Mai-Mai Wazalendo et Nyatura, d’avoir lancé dans la nuit du 25 août des incursions dans les localités de Kibati, Munigi, Goma et leurs environs. Selon le mouvement rebelle, ces opérations ont fait quatre morts parmi les civils et trois blessés graves.
Lawrence Kanyuka, porte-parole de l’AFC, qualifie ces actes de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » et appelle les organisations de défense des droits humains ainsi que la communauté internationale à documenter et condamner ces violences. Il reproche également au gouvernement congolais de violer la Déclaration de Doha en refusant de libérer des prisonniers et en multipliant les condamnations à mort pour des personnes accusées de liens avec l’AFC, citant même l’ancien président Joseph Kabila parmi les victimes d’une « parodie de justice ».
Sur le plan diplomatique, les organisations régionales intensifient leurs efforts pour ramener la paix dans l’est du pays. Le 17 août, lors du 45ᵉ Sommet de la SADC à Antananarivo, et le 13 août lors d’un sommet extraordinaire virtuel EAC-SADC coprésidé par William Ruto et Emmerson Mnangagwa, les dirigeants ont officialisé la fusion des structures de médiation dans un mécanisme unifié avec un secrétariat conjoint à Addis-Abeba. L’ancien président botswanais Mokgweetsi Masisi a été nommé au Panel de facilitateurs, tandis que la SADC a salué le travail de sa mission en RDC (SAMIDRC) et condamné la désinformation entourant ce déploiement.
Ces initiatives interviennent dans un contexte tendu : le 16 août, Kinshasa a vivement contesté la nomination par Nairobi de Judy Kiaria Nkumiri comme Consul général à Goma, estimant cette décision « inappropriée » compte tenu de l’occupation de la ville par le M23/AFC avec le soutien du Rwanda. Le gouvernement congolais a rappelé que toute nomination consulaire sur son territoire reste soumise à son agrément préalable, conformément à la Convention de Vienne de 1963, et a insisté sur la prudence afin de ne pas légitimer l’occupation en cours.
Dans ce climat de tensions, l’AFC/M23 et les FARDC se rejettent mutuellement la responsabilité des violences et contestent les conclusions des rapports onusiens. L’AFC/M23 a exigé le retrait du dernier rapport et réclamé une enquête indépendante, réaffirmant son engagement à protéger les populations civiles.