Kaweru – Niamey (Niger), 22 août 2025 L’armée nigérienne affirme avoir neutralisé Ibrahim Mahamadou, alias « Bakoura », chef de la faction JAS de Boko Haram, lors d’une frappe aérienne menée le 15 août dans la région de Diffa. La confirmation officielle de sa mort reste toutefois attendue.
Selon l’état-major, l’intervention a eu lieu sur l’île de Chilawa après « plusieurs semaines de surveillance ». Trois frappes successives ont visé les positions du chef jihadiste, ancien lieutenant d’Abubakar Shekau et à la tête de JAS depuis 2021.
Bakoura, quadragénaire, avait relancé l’offensive de JAS après la mort de Shekau, multipliant attaques et enlèvements, dont celui de centaines d’écoliers à Kuriga (Nigeria) en 2024. Son groupe, jugé le plus actif de Boko Haram, contrôle des zones stratégiques du bassin du lac Tchad, notamment le long de la Komadougou Yobé.
Des experts appellent à la prudence : dans le passé, plusieurs annonces de décès de chefs jihadistes s’étaient révélées prématurées. Aucune réaction officielle de JAS n’a été publiée.
Pour le chercheur Vincent Foucher, Bakoura constituait une figure pivot, capable de maintenir l’autonomie de JAS face à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Sa disparition pourrait fragiliser la cohésion interne du mouvement et accentuer les risques de fragmentation, même si sa base économique autour du lac Tchad lui confère une certaine résilience.
