Soudan : l’ONU dénonce l’initiative des FSR de former un gouvernement parallèle

 

 

Le Conseil de sécurité des Nations unies a rejeté la décision des Forces de soutien rapide (FSR) de mettre en place une autorité gouvernementale parallèle dans les zones sous leur contrôle. L’instance estime qu’une telle initiative met en péril l’unité nationale, l’intégrité territoriale et la stabilité régionale du Soudan.

Dans un communiqué diffusé mercredi, les membres du Conseil se sont dits « profondément préoccupés » par le risque de fragmentation du pays et l’aggravation de la crise humanitaire. Ils ont rappelé leur attachement à la souveraineté et à l’indépendance du Soudan, avertissant que toute démarche unilatérale contraire à ces principes menace l’avenir du pays et la paix dans la région.

Le Conseil a souligné l’importance de respecter la résolution 2736, adoptée en juin, qui impose aux FSR de lever le siège d’El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, et de mettre fin aux combats dans les zones frappées par la famine et de graves pénuries alimentaires. Il a exigé un accès humanitaire libre et sécurisé à cette ville stratégique, alors que des rapports signalent une nouvelle offensive des FSR.

Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, au moins 57 civils, dont 40 déplacés du camp d’Abu Shouk, ont été tués lundi lors d’une attaque imputée aux FSR. Le Conseil a également condamné les récentes violences dans le Kordofan, qui ont provoqué d’importantes pertes civiles et entravé l’aide humanitaire.

L’ONU appelle toutes les parties à reprendre le dialogue afin d’aboutir à un cessez-le-feu durable et à un règlement politique inclusif. Elle exige par ailleurs que les civils soient protégés, que le droit international soit respecté et que les responsables de violations graves soient traduits en justice.

Les FSR contrôlent actuellement de vastes zones au Soudan, dont plusieurs régions du Kordofan et du Darfour, ainsi que l’État du Nil Bleu. Le conflit, déclenché en avril 2023 entre l’armée soudanaise et les FSR, a déjà causé plus de 20 000 morts et déplacé 14 millions de personnes, tandis que certaines estimations universitaires portent le bilan à près de 130 000 morts.


 

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