Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé un appel urgent pour accéder à El Fasher, dans l’ouest du Soudan, où une offensive des Forces de soutien rapide (FSR) bloque l’acheminement de l’aide vitale. L’agence onusienne alerte que 300 000 civils, pris au piège dans la capitale du Darfour-Nord, sont menacés par la famine.
Le siège d’El Fasher, en place depuis plus d’un an, s’accompagne d’une recrudescence de violences : au moins 57 civils ont été tués le 11 août, dont 40 déplacés dans le camp d’Abu Shouk, avec des exécutions sommaires et des frappes répétées. Volker Türk, chef des droits de l’homme à l’ONU, dénonce ces actes comme « une horreur inimaginable infligée aux civils ».
Mardi, le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé sa « grave préoccupation » face au blocus et rejeté la formation d’une « autorité parallèle » par les FSR, la qualifiant de menace pour l’unité nationale. L’insécurité empêche tout convoi d’aide d’atteindre la ville, malgré des camions prêts à partir.
Le PAM fournit actuellement un soutien à 250 000 habitants mais souligne la nécessité urgente de garanties pour un passage sécurisé. Corinne Fleischer, responsable logistique, appelle à une pause humanitaire face à des conditions qui poussent certains habitants à se nourrir de fourrage et de déchets.
La crise alimentaire au Soudan est la plus grave au monde : 25 millions de personnes sont touchées par la famine, dont 3,5 millions de femmes et enfants malnutris, conséquence directe du conflit lancé en avril 2023. Le blocus des routes commerciales et les attaques meurtrières aggravent une situation humanitaire déjà critique à El Fasher.
