Human Rights Watch critique la peine de 20 ans de prison infligée à l’opposant tchadien Succès Masra, estimant que le verdict est motivé par des raisons politiques. L’organisation appelle la CEEAC et le président Félix Tshisekedi à agir pour restaurer les garanties démocratiques dans le pays.
Dans un communiqué du 12 août 2025, HRW souligne que la condamnation prononcée par la Cour d’appel de N’Djaména repose sur des accusations à caractère politique. Succès Masra, ancien Premier ministre et leader du parti d’opposition Les Transformateurs, a été reconnu coupable de « diffusion de message haineux et xénophobe » et de « complicité de meurtre » dans un conflit intercommunautaire.
Lewis Mudge, directeur Afrique centrale de HRW, dénonce un usage politique de la justice et rappelle que les tribunaux ne doivent pas servir à réprimer l’opposition. Selon HRW, cette condamnation s’inscrit dans un contexte de répression accrue au Tchad, marqué par des violences contre les opposants, des arrestations arbitraires et des assassinats non élucidés.
L’organisation conclut que ce jugement anéantit toute perspective d’opposition politique crédible et d’indépendance judiciaire. Elle presse la CEEAC et Félix Tshisekedi de faire respecter les engagements de l’accord de Kinshasa et de garantir un climat politique juste.
Le parti Les Transformateurs dénonce de son côté une « ignominie » et un « braquage judiciaire », et appelle la population à rester « debout et digne face à l’injustice », à l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance du Tchad.
