Le gouvernement nigérien a annoncé, vendredi 8 août 2025, la nationalisation de la Société des Mines du Liptako (SML) SA, détentrice des permis aurifères de Samira Libiri et Boulondjounga. Cette décision intervient après que l’actionnaire majoritaire, McKinel Resources Limited, n’a pas respecté son engagement d’investir 10 millions de dollars dans les trois mois suivant son acquisition de 80 % du capital en mai 2019.
Selon les autorités, six ans après la transaction, aucun plan d’investissement n’a été présenté. La société accumule des arriérés de salaires et de taxes, un endettement élevé, et a subi des arrêts répétés de production, entraînant licenciements massifs, défaut de cotisations sociales et absence d’assurance pour les employés.
La nationalisation vise à préserver un actif stratégique et garantir que l’exploitation des ressources naturelles profite pleinement au Niger.
Cette mesure suit de près la nationalisation, en juin 2025, de la Société des Mines de l’Aïr (SOMAIR SA), filiale du groupe français Orano, accusée par Niamey de comportements « irresponsables » depuis le coup d’État de juillet 2023. Orano a saisi le CIRDI en janvier 2025, contestant la perte de contrôle opérationnel.
Ces décisions s’inscrivent dans une stratégie plus large de rupture avec certains partenaires historiques, marquée aussi par la fin des accords de défense avec la France et l’adhésion à l’Alliance des États du Sahel (AES).