Les États-Unis envisagent de relocaliser le siège du Commandement des forces américaines pour l’Afrique (AFRICOM), actuellement basé à Stuttgart (Allemagne), directement sur le continent africain. Le Maroc, partenaire stratégique de longue date de Washington, figure désormais parmi les principaux candidats pour accueillir cette base clé.
Cette réflexion stratégique s’inscrit dans un contexte de redéfinition des priorités géopolitiques américaines, face aux rivalités croissantes avec la Chine et la Russie sur le continent. Le Congrès américain a récemment approuvé une séparation nette entre AFRICOM et le Commandement européen (EUCOM), accordant au commandement africain davantage d’autonomie dans la gestion des opérations et la planification militaire.
Rabat se positionne comme un choix crédible pour ce redéploiement. Le pays bénéficie d’une infrastructure militaire avancée, d’une stabilité politique relative, et d’une position géographique stratégique, à la jonction des zones atlantique, méditerranéenne et sahélienne. Ces atouts en font un partenaire de premier plan dans l’architecture sécuritaire régionale.
Le général Michael Langley, chef d’AFRICOM, a salué les efforts du Maroc, le qualifiant de « partenaire exemplaire » pour sa coopération logistique, ses capacités de formation, et sa participation aux opérations de maintien de la paix. Un Centre d’excellence dédié aux missions de paix, cofinancé par Rabat et Washington, est d’ailleurs attendu pour ouverture en septembre 2025 à Rabat.
Bien que le Pentagone n’ait pas encore statué définitivement sur l’emplacement futur du siège, plusieurs analystes voient dans ce projet un tournant dans la stratégie militaire américaine. En se rapprochant des foyers d’instabilité, notamment au Sahel, les États-Unis chercheraient à renforcer leur présence face à l’influence croissante d’acteurs concurrents.