Les Nations Unies ont exprimé leurs vives inquiétudes face à la possibilité d’une extension des opérations militaires israéliennes à l’ensemble de la bande de Gaza, redoutant des conséquences dramatiques pour la population civile. Miroslav Jenca, secrétaire général adjoint de l’ONU en charge de l’Europe, de l’Asie centrale et de l’Amérique, s’est adressé mardi au Conseil de sécurité lors d’une session convoquée à la demande d’Israël. Il a dépeint une situation humanitaire « effroyable et insoutenable » pour les habitants de Gaza.
Depuis fin mai, plus de 1 200 Palestiniens ont été tués et plus de 8 100 autres blessés alors qu’ils tentaient simplement de se nourrir, y compris aux abords de zones de distribution d’aide placées sous contrôle militaire, a-t-il rapporté. Le bilan ne cesse de s’alourdir, et aucune perspective d’accalmie ne se profile.
Miroslav Jenca a dénoncé les restrictions sévères imposées par Israël à l’entrée de l’aide humanitaire. Il a réaffirmé que priver délibérément des civils d’accès à la nourriture ou à une assistance vitale constitue une violation grave du droit international, qualifiable de crime de guerre.
L’ONU appelle Israël à autoriser immédiatement un acheminement massif, rapide et sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza. Le risque que les offensives se généralisent à toute l’enclave est, selon Jenca, extrêmement alarmant : « Une telle escalade aurait des effets catastrophiques pour des millions de Palestiniens, et mettrait en péril la vie des prisonniers encore retenus sur place », a-t-il averti.
Il a rappelé que, selon le droit international, Gaza reste une composante indissociable du futur État palestinien. S’appuyant sur l’avis de la Cour internationale de justice, il a souligné les obligations faites à Israël de mettre fin à l’expansion de ses colonies, de retirer les colons et de cesser son occupation des territoires palestiniens, y compris Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est.
Le représentant onusien a conclu en appelant à un cessez-le-feu immédiat et durable, à la libération inconditionnelle de tous les prisonniers et à un accès humanitaire total. Il a insisté : « Il n’existe pas de solution militaire au conflit. Seule une approche politique, fondée sur le droit international et la solution à deux États, peut mettre fin à cette occupation illégale et ouvrir la voie à une paix durable. »