Financement de la santé : l’OMS recommande une hausse des taxes sur les produits nocifs

 

 

Face au déficit persistant des financements dédiés à la santé, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle à l’instauration de mesures fiscales plus ambitieuses. Son Directeur Général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a proposé une augmentation ciblée de l’« impôt-santé » sur des produits comme le tabac, l’alcool ou les boissons sucrées, afin de mobiliser des ressources supplémentaires à l’échelle mondiale.

Prenant la parole mardi 5 août à Accra, lors du Sommet sur la souveraineté sanitaire en Afrique, Tedros a également plaidé pour une réforme structurelle des systèmes de gouvernance sanitaire et un engagement accru des États africains dans le financement domestique de la santé publique.

Selon lui, toute réflexion sur les ressources doit être replacée dans le contexte économique global. Il a rappelé que le continent africain reste désavantagé dans l’actuelle architecture financière mondiale : en 2023, l’Afrique a reçu 74 milliards de dollars d’aide, mais en a perdu 90 milliards en flux financiers illicites et 55 milliards en exonérations fiscales pour les entreprises.

« Une solution concrète passe par une fiscalité adaptée. En augmentant de 50 % le prix des produits nuisibles à la santé, nous pourrions générer 3.700 milliards de dollars supplémentaires à l’échelle mondiale d’ici cinq ans et sauver des millions de vies », a-t-il déclaré. Il insiste également sur la nécessité d’un changement de paradigme global, au-delà des seules réformes nationales.

Tedros a salué les efforts du président ghanéen John Dramani Mahama, qu’il considère comme un acteur clé dans la refonte du système de gouvernance sanitaire mondiale, pour avoir mis en lumière les défis spécifiques auxquels l’Afrique est confrontée.

Le sommet devrait aboutir à l’adoption de l’Initiative d’Accra, une feuille de route visant à poser de nouveaux jalons en matière de coordination sanitaire mondiale, avec des principes communs, des objectifs clairs et une volonté de transformation profonde des mécanismes existants.

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