Audit du fichier électoral au Bénin : les experts saluent la solidité du système, mais proposent des ajustements

En Rép du Bénin, à moins d’un an des élections générales de 2026, les conclusions provisoires de l’audit du fichier électoral du Bénin viennent d’être rendues publiques. Réunis, hier, mardi cinq août à Cotonou, les quatre experts internationaux mobilisés pour cette mission ont salué un système électoral solide, juridiquement encadré et techniquement performant. L’audit avait été commandité à la suite des réclamations du parti Les Démocrates, appuyé par d’autres formations politiques, et validé par le chef de l’État Patrice Talon. Il visait à vérifier l’intégrité du fichier électoral en vigueur.

Pendant plusieurs semaines, les auditeurs (spécialistes du droit électoral, de la démographie, de l’informatique et de la biométrie) ont passé au crible les procédures et les données. Ils concluent que le fichier électoral béninois repose sur une base fiable, sans doublons, grâce notamment à l’utilisation d’un identifiant personnel unique géré par l’ANIP. Ils notent aussi la robustesse de l’architecture informatique ainsi que la qualité du système d’état civil, désormais informatisé et interconnecté.

Malgré ces constats positifs, les experts formulent plusieurs recommandations. D’abord, ils suggèrent de compiler en un seul recueil les textes juridiques qui encadrent les élections afin d’en faciliter la lecture et l’application. Ensuite, ils recommandent d’adapter la législation électorale en supprimant les références aux institutions ou cadres juridiques devenus obsolètes. Un autre point majeur concerne la date de référence pour déterminer les électeurs. Aujourd’hui, seuls ceux ayant atteint la majorité à la date du premier tour sont autorisés à voter. Les auditeurs estiment qu’il serait plus juste de prendre en compte chaque jour de vote, afin de ne pas exclure des jeunes ayant atteint 18 ans entre les deux scrutins.

Enfin, même si l’ANIP est saluée pour son efficacité technique, les experts alertent sur la nécessité de renforcer ses garanties d’indépendance. Ils insistent notamment sur l’importance de la protéger de toute influence politique, y compris celle du pouvoir exécutif. Pour eux, il est indispensable que cette structure centrale du processus électoral soit non seulement performante, mais également perçue comme neutre et impartiale.

Les résultats détaillés de cet audit seront consignés dans un rapport final qui sera publié dans les prochaines semaines. Celui-ci devrait permettre d’ajuster, avant les scrutins de 2026, les éventuelles failles restantes, et de renforcer la confiance des acteurs politiques et de la population dans le processus électoral béninois.

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