Mali : Moussa Mara écroué pour ses propos sur une levée de fonds publique

 

L’ancien Premier ministre malien Moussa Mara a été incarcéré à Bamako, vendredi 1er août 2025, à la suite de propos publiés sur les réseaux sociaux, jugés préjudiciables à l’image de l’État. L’affaire remonte à un message diffusé le 4 juillet sur X (anciennement Twitter), dans lequel Moussa Mara commentait une opération de levée de fonds lancée par les autorités maliennes. Il y dénonçait ce qu’il considérait comme un « endettement intérieur masqué ». Ce post, largement relayé, avait conduit à une première audition devant la Brigade d’investigations judiciaires (BIJ), puis devant le parquet du Tribunal de grande instance de la Commune IV de Bamako.

Selon son avocat, Me Mountaga Tall, le Procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité a repris le dossier sans éléments nouveaux et a décidé de placer son client sous mandat de dépôt. Le procès a été fixé au 29 septembre prochain. Quatre chefs d’accusation ont été retenus contre l’ex-chef du gouvernement : atteinte au crédit de l’État, incitation à troubler l’ordre public, opposition à l’autorité légitime, et publication de fausses informations imputées à des tiers. La défense conteste fermement ces accusations et affirme vouloir défendre fermement les droits de son client.

La juridiction en charge de cette affaire est spécialisée dans les infractions liées à l’usage des technologies de l’information, en vertu de la loi de décembre 2019 relative à la lutte contre la cybercriminalité.

Cette détention s’inscrit dans un contexte où Moussa Mara avait déjà été convoqué à plusieurs reprises par la justice. Le 15 juillet, il avait été interrogé à la BIJ, puis entendu le lendemain par le parquet, au sujet d’un autre message. Dans ce dernier, il évoquait des visites à plusieurs figures détenues, les qualifiant de « prisonniers d’opinion ». La justice souhaitait alors vérifier la légalité de ces visites.

Le 21 juillet, une interdiction de quitter le territoire lui avait été signifiée, selon des sources proches du dossier.

Les avis divergent quant aux raisons précises de sa mise en cause : certains l’attribuent à sa critique de la politique financière du gouvernement, d’autres y voient une suite à l’affaire des visites en détention.

Moussa Mara a dirigé le gouvernement malien entre avril 2014 et janvier 2015. Il a également exercé les fonctions de maire de la Commune IV de Bamako et de député. Le parquet, pour l’instant, ne s’est pas encore exprimé publiquement sur l’affaire.

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