Juba propose d’accepter davantage de migrants renvoyés des États-Unis, mais exige en retour un assouplissement des mesures de rétorsion américaines, dont la levée d’interdictions de visa, le dégel d’un compte bancaire et un soutien contre Riek Machar. Le gouvernement sud-soudanais se dit prêt à accueillir d’autres expulsés des États-Unis. L’information, révélée mercredi par Politico, survient après le transfert récent de huit personnes depuis une base militaire américaine à Djibouti vers le Soudan du Sud. Parmi elles, une seule aurait la nationalité sud-soudanaise.
En contrepartie, Juba réclame à Washington la levée des sanctions visant un haut responsable, le rétablissement de visas américains annulés, l’accès à un compte bancaire bloqué aux États-Unis et un appui juridique contre le premier vice-président Riek Machar, toujours en résidence surveillée. Selon Politico, l’administration Trump aurait refusé ces demandes.
En avril, le secrétaire d’État Marco Rubio avait imposé une interdiction de visa aux Sud-Soudanais et suspendu les nouvelles expulsions vers ce pays, accusant Juba d’entraver les procédures de renvoi. Une tension déclenchée après que le Soudan du Sud a d’abord refusé un expulsé en le déclarant congolais avant de finalement le reconnaître.
Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud reste en proie à une crise politique et sécuritaire profonde. La guerre civile a éclaté en décembre 2013 lorsque le président Salva Kiir a limogé Riek Machar, alors vice-président, l’accusant de tentative de coup d’État. Les accords de paix de 2018 et 2022 n’ont pas suffi à stabiliser le pays.
En février dernier, une milice appelée White Army, issue principalement de l’ethnie Nuer de Machar, a pris le contrôle d’une ville dans l’État du Haut-Nil. En réaction, les autorités ont arrêté plusieurs hauts responsables du SPLM-IO, la branche d’opposition dirigée par Machar.