Coopération : le Caire se rapproche du Mali et de l’AES pour un partenariat stratégique

 

En visite officielle à Bamako, le chef de la diplomatie égyptienne, Badr Abdelatty, a transmis un message du président Abdel Fattah al-Sissi à son homologue malien, le général Assimi Goïta. Ce déplacement marque une volonté affichée de l’Égypte de renforcer ses liens avec le Mali et, au-delà, avec l’ensemble de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Le ministre égyptien a réitéré le soutien de son pays à la lutte du Mali contre le terrorisme, en promettant un appui militaire, idéologique et économique. Le Caire entend ainsi contribuer à la stabilité du Sahel tout en approfondissant une coopération Sud-Sud aux accents géopolitiques assumés.

L’entretien avec les autorités maliennes a donné lieu à des annonces concrètes. L’Égypte se dit prête à collaborer dans les domaines sécuritaire, énergétique, agricole, minier et infrastructurel. Un forum économique bilatéral s’est d’ailleurs tenu à Bamako à cette occasion, réunissant les opérateurs économiques des deux pays autour d’objectifs de partenariat durable.

Ce rapprochement intervient à un moment charnière. Les pays membres de l’AES, récemment sortis de la Cédéao, cherchent à redéfinir leurs alliances stratégiques. L’ouverture vers l’Égypte symbolise une volonté de diversification, rompant avec les schémas traditionnels d’intégration sous-régionale. Pour Bamako, c’est aussi une manière de renforcer son autonomie diplomatique à un moment où les relations avec plusieurs capitales occidentales restent crispées.

Du côté du Caire, cette initiative s’inscrit dans une ambition plus large de projection en Afrique. Longtemps concentrée sur la Corne de l’Afrique et la vallée du Nil, la diplomatie égyptienne cherche à élargir son influence vers l’Ouest du continent, en s’impliquant dans les dynamiques de sécurité et de développement du Sahel.

Ce nouveau partenariat, encore en gestation, illustre une recomposition en cours des équilibres africains. À travers ce dialogue stratégique, l’Égypte et le Mali posent les bases d’une coopération pragmatique, ancrée dans des intérêts partagés de sécurité, de souveraineté et de croissance.

 

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