L’ancien Premier ministre malien Moussa Mara s’est vu interdire de quitter le pays, hier, lundi 21 juillet, alors qu’il devait prendre part à une conférence sur la paix au Sénégal. Ce blocage s’inscrit dans le cadre d’une enquête en cours, liée à ses récentes prises de position publiques et à des visites rendues à des détenus.
Moussa Mara devait se rendre à Saly, au Sénégal, pour y prononcer le discours d’ouverture du 6ᵉ Dialogue régional sur la paix et la sécurité dans le Sahel et le Sahara, organisé les 22 et 23 juillet par la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung. L’événement rassemble des personnalités politiques, des experts et des membres de la société civile.
Cependant, à l’aéroport international Modibo Keïta de Bamako, deux policiers sont intervenus pour lui notifier verbalement l’interdiction de quitter le territoire. Aucun document officiel ne lui a été présenté, selon ses avocats, qui dénoncent une entrave illégale à sa liberté de mouvement.
Cette restriction serait liée à un tweet publié le 4 juillet dernier, dans lequel Mara évoquait des visites à plusieurs figures détenues à Bamako, Dioïla et Koulikoro. Il y exprimait sa solidarité avec Mohamed Youssouf Bathily alias « Ras Bath », Boubacar Sissoko dit « Ben le cerveau », l’imam Sidibé, Rose « la vie chère », le professeur Clément Dembélé, Issa Kaou Djim, entre autres. L’ancien chef du gouvernement promettait également de poursuivre son engagement en faveur de leur cause.
Les autorités judiciaires cherchent à déterminer si ces visites ont été réalisées en violation des règles en vigueur et si les déclarations de Mara pourraient constituer une infraction. Le 15 juillet, il avait été auditionné par la Brigade d’investigation judiciaire, puis présenté au procureur. Aucune charge n’avait été retenue, mais le dossier reste ouvert.
Les avocats de l’ancien Premier ministre dénoncent une atteinte grave à ses droits fondamentaux, notamment à la liberté de circulation garantie par la Constitution malienne et les textes internationaux ratifiés par le pays. Ils exigent la levée immédiate de toute mesure restrictive à son encontre.