Le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), formation de l’ancien président Laurent Gbagbo, a affirmé ce jeudi son refus catégorique d’un éventuel quatrième mandat du président Alassane Ouattara, jugeant cette perspective inacceptable sur les plans juridique et politique.
S’exprimant à l’occasion de la 38ᵉ tribune hebdomadaire du parti, Justin Koné Katinan, président du Conseil stratégique et politique du PPA-CI, a présenté le mouvement « Trop c’est Trop » comme la riposte citoyenne à une situation qu’il qualifie de crise préélectorale fabriquée par le pouvoir en place.
Selon lui, il n’existe « aucun argument valable » pouvant justifier une nouvelle candidature d’Alassane Ouattara, élu une première fois en 2010 puis réélu en 2015. Il estime que le RHDP, parti au pouvoir, a toujours biaisé le jeu électoral pour s’assurer le contrôle du processus.
« Le RHDP crée délibérément des crises pour rester seul ou favoriser ses candidats. Cela ne passera pas cette fois-ci », a martelé Koné Katinan.
Il a rappelé que le mouvement « Trop c’est Trop », lancé par Laurent Gbagbo et confié à Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, se veut ouvert à tous les citoyens, sans distinction politique, et entend incarner le ras-le-bol des Ivoiriens face à une gouvernance jugée autoritaire et excluante.
Le PPA-CI réaffirme également que la Constitution limite le mandat présidentiel à deux quinquennats. Toutefois, la révision de 2016, qui avait permis au Conseil constitutionnel de valider la candidature de Ouattara en 2020, continue de faire polémique.
Par ailleurs, Koné Katinan a confirmé que Laurent Gbagbo reste le candidat unique et non négociable du PPA-CI, quelles que soient les alliances à venir.
Le parti de Gbagbo s’est également engagé dans un front commun avec le PDCI, principal parti d’opposition, afin d’exiger une élection présidentielle crédible, inclusive et transparente. Parmi les principales revendications figurent :
- la révision de la liste électorale 2025 ;
- la réintégration de personnalités exclues du fichier, dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Soro Guillaume et Charles Blé Goudé ;
- une réforme structurelle de la Commission électorale indépendante (CEI) pour garantir l’impartialité ;
- la proclamation transparente des résultats bureau par bureau ;
- l’ouverture d’un dialogue politique national, impliquant toutes les forces politiques et la société civile.
Le PPA-CI appelle à une mobilisation pacifique mais ferme pour empêcher toute tentative de prolongation du pouvoir actuel, qu’il considère comme une dérive incompatible avec l’esprit de la Constitution ivoirienne.