Alors que la guerre à Gaza continue de bouleverser l’opinion publique, plusieurs collectivités locales françaises ont multiplié ces dernières semaines des gestes symboliques de soutien au peuple palestinien. Ces initiatives, saluées par certains et contestées par d’autres, traduisent un engagement croissant au niveau local, en décalage parfois avec la position officielle de l’État. À Marseille, la municipalité prévoit d’officialiser un jumelage avec une ville palestinienne lors du conseil municipal du 11 juillet. Les élus affirment que la ville « restera du côté de la paix » et appellent à la reconnaissance de l’État de Palestine.
À Lyon, le Conseil municipal a voté l’octroi d’une subvention de 50 000 euros à l’UNRWA, l’agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens. Une décision critiquée par le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), qui la juge provocatrice dans un contexte déjà tendu. D’autres municipalités, comme Besançon et Saint-Denis, ont hissé le drapeau palestinien sur les façades de leurs mairies, des actes vite interrompus à la suite d’injonctions préfectorales et de décisions judiciaires invoquant le principe de neutralité du service public.
En Corse, l’Assemblée territoriale a adopté une résolution symbolique reconnaissant l’État de Palestine, prenant ainsi de court les autorités nationales. Ces prises de position locales s’accompagnent aussi de mouvements citoyens. Le projet du « Drapeau de la Libération », qui consiste à faire circuler un drapeau palestinien de ville en ville à travers la France, rencontre un soutien grandissant au sein des milieux associatifs et militants.
Une situation humanitaire dramatique à Gaza
Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, après une brève trêve, les bombardements israéliens ont causé la mort de plus de 5 700 Palestiniens supplémentaires, portant le bilan total à plus de 56 000 morts depuis octobre 2023, dont une majorité de civils.
Malgré les appels internationaux, les violations du cessez-le-feu persistent. Israël continue d’imposer un blocus strict sur Gaza, empêchant l’entrée massive de l’aide humanitaire. Les rares convois autorisés sont jugés largement insuffisants par les ONG, qui parlent d’un « effondrement total » de l’aide humanitaire.
La Cour internationale de Justice a exigé d’Israël qu’il prenne toutes les mesures nécessaires pour éviter un génocide à Gaza et garantisse l’accès de l’aide. La Cour pénale internationale a, quant à elle, émis plusieurs mandats d’arrêt en novembre 2024, notamment contre le Premier ministre Benyamin Netanyahu pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Face à cette crise sans précédent, les gestes de solidarité des collectivités locales françaises, bien que symboliques, apparaissent pour beaucoup comme une réponse politique et morale à l’inaction perçue des grandes institutions internationales.