RDC-Rwanda : un accord de paix historique en vue à Washington

Kinshasa et Kigali devraient signer ce vendredi 27 juin à Washington un accord bilatéral de paix, sous la houlette des États-Unis. Ce texte, qui articule sécurité, désarmement et coopération régionale, pourrait ouvrir un nouveau chapitre dans la crise des Grands Lacs. Porté par une médiation américaine, l’accord a été paraphé le 20 juin après trois jours de négociations techniques entre les délégations rwandaises et congolaises. Sa signature officielle est prévue ce jour en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio et des ministres des Affaires étrangères des deux pays.

Selon le Département d’État, le document prévoit plusieurs mesures fortes : cessez-le-feu immédiat, désengagement des groupes armés, respect mutuel des frontières, et création d’un mécanisme de coordination sécuritaire inspiré du plan opérationnel conjoint signé le 31 octobre 2024 (CONOPS). Il intègre aussi un volet humanitaire et économique, notamment le retour encadré des réfugiés et une relance de l’intégration régionale. Washington mise sur une paix durable et sur le retour des investisseurs dans cette zone secouée par des décennies de violences. « L’impact de cet accord dépendra de son application sur le terrain », a précisé Tommy Pigott, porte-parole adjoint du Département d’État.

Sur le plan africain, les efforts de médiation continuent. Le président rwandais Paul Kagame a récemment reçu à Kigali l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, émissaire de la SADC, de l’EAC et de l’Union africaine. Cette rencontre, inscrite dans une dynamique de rapprochement, visait à renforcer la confiance entre les parties. Cependant, certaines voix critiques s’élèvent. Le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, a exprimé des réserves, pointant le manque de transparence du processus et l’absence d’inclusivité, notamment vis-à-vis de la société civile congolaise.

Le 21 mars dernier à Doha, une trêve avait été convenue entre les présidents congolais et rwandais face à la progression du M23. Le Togo avait alors pris le relais de l’Angola comme principal médiateur dans le dossier. La signature attendue ce vendredi est donc une nouvelle étape symbolique et politique, qui pourrait redéfinir les relations entre Kigali et Kinshasa, à condition que l’accord soit effectivement respecté sur le terrain.

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