Blanchiment d’argent : Mexico exige des preuves tangibles après les accusations américaines

La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a réclamé, jeudi 26 juin, des éléments concrets aux États-Unis, après les sanctions imposées à trois institutions financières mexicaines soupçonnées de blanchiment d’argent au profit des cartels. Elle estime que les accusations du Département du Trésor ne reposent, à ce jour, sur aucune preuve vérifiable. S’exprimant en conférence de presse à Mexico, Sheinbaum a rappelé que son gouvernement n’agira qu’en présence de faits établis. « Nous n’acceptons ni ne rejetons les allégations. Mais en l’absence de preuves, il est juridiquement impossible d’engager des poursuites », a-t-elle affirmé.

Mercredi, Washington a imposé des restrictions à deux banques, CIBanco et Intercam, ainsi qu’à la société de courtage Vector, qui gèrent ensemble plus de 20 milliards de dollars d’actifs. Ces entités sont accusées d’avoir facilité le recyclage de fonds issus du trafic de stupéfiants.

Mais pour Claudia Sheinbaum, le système bancaire mexicain dispose déjà de mécanismes robustes de lutte contre les flux financiers illicites. « Le Mexique ne peut pas être traité comme une piñata qu’on frappe sans fondement », a-t-elle lancé, fustigeant les propos tenus par la procureure américaine Pam Bondi lors d’une audition budgétaire au Sénat.

Bondi avait affirmé que le Mexique représentait une menace pour les États-Unis, au même titre que des puissances comme la Russie, la Chine ou l’Iran, notamment en lien avec la crise des opioïdes. Des déclarations jugées « mal informées » par la cheffe d’État mexicaine.

Elle a rappelé que son gouvernement est engagé dans une stratégie de sécurité axée sur la coopération avec Washington, sans subordination. Un nouvel accord bilatéral est d’ailleurs en cours de finalisation pour renforcer la lutte contre les trafics à la frontière.

« Notre plan fonctionne, malgré les défis. Nous n’avons rien à cacher, mais nous refusons d’agir sur la base de simples accusations médiatiques », a conclu Claudia Sheinbaum.

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