La députée Mathilde Panot a critiqué mercredi soir Emmanuel Macron, qu’elle accuse de transformer la France en « laquais » du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et de l’ex-président américain Donald Trump. Prenant la parole à l’Assemblée nationale lors d’un débat sur la situation au Proche-Orient, la présidente du groupe LFI a dénoncé une rupture avec la tradition diplomatique française.
Réclamée par La France insoumise, la discussion, organisée sous l’article 50-1 de la Constitution, faisait suite à la guerre éclair entre Israël et l’Iran. Panot a fustigé l’inaction de Paris face aux frappes israéliennes du 13 juin, première salve du conflit, estimant que la France cautionnait une « guerre préventive illégale » sans la moindre condamnation publique.
Elle a également dénoncé le silence de l’exécutif face aux frappes américaines sur des sites nucléaires iraniens, regrettant « un deux poids deux mesures révoltant », la France imposant des sanctions à la Russie mais pas à Israël, en dépit de l’ampleur des pertes civiles à Gaza.
Sur le fond, Panot dénonce un alignement assumé sur Washington et l’OTAN, citant l’augmentation du budget militaire à 5 % du PIB comme preuve d’une « soumission à la doctrine guerrière américaine ». Elle accuse Macron de trahir la vision gaulliste de l’autonomie stratégique.
La députée insoumise a aussi critiqué l’absence de réaction officielle après les frappes israéliennes sur la prison d’Evin en Iran, où sont détenus deux Français, et l’arrestation de plusieurs ressortissants français, dont Rima Hassan. Elle appelle à des mesures concrètes : reconnaissance immédiate de l’État de Palestine, suspension de l’accord UE-Israël et embargo sur les armes.
Plus tôt, le Premier ministre François Bayrou avait défendu une ligne d’« équilibre fondée sur le droit », tout en durcissant le ton contre l’Iran. Il a qualifié son programme nucléaire de menace directe pour Israël et l’Europe, appelant à davantage de vigilance diplomatique et technique.
Ce débat intervient dans un contexte de tensions extrêmes entre Israël et l’Iran. Le conflit du 13 au 24 juin a fait des centaines de morts, relancé les inquiétudes nucléaires, et aggravé une situation humanitaire déjà catastrophique à Gaza, où le bilan dépasse désormais les 56 000 morts selon plusieurs sources.
Malgré l’annonce d’un cessez-le-feu, les violations persistent. Israël, visé par des mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, bloque toujours l’acheminement de l’aide humanitaire. Un blocus dénoncé comme un « effondrement total » par de nombreuses ONG internationales.