En Guinée, l’Ordre des avocats a lancé une grève de deux semaines pour protester contre l’enlèvement de Me Mohamed Traoré, survenu dans la nuit du 21 au 22 juin à Conakry. Ce boycott concerne l’ensemble des cours et tribunaux du pays, selon une décision rendue publique lundi 23 juin, à l’issue d’une assemblée générale.
D’après le barreau, Me Traoré a été enlevé à son domicile par des hommes encagoulés, passé à tabac, puis relâché quelques heures plus tard. Ancien membre du Conseil national de la transition (CNT), il est connu pour sa posture critique envers la junte au pouvoir depuis le coup d’État de 2021. Le barreau estime que l’attaque a été motivée par ses prises de position contre le régime militaire.
En réponse, l’Ordre a annoncé le retrait immédiat de tous ses représentants des institutions liées à la junte, dénonçant des violations graves de l’indépendance de la profession. Il prévoit également de porter plainte contre les auteurs et de mettre en place une commission de suivi pour obtenir justice.
De son côté, Me Traoré a déclaré, dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux, vouloir faire une pause dans sa carrière, pour protéger ses proches. « J’ai compris que je les mettais en danger », a-t-il écrit.
Ce nouvel épisode tend encore davantage les relations entre la junte guinéenne et les corps intermédiaires, dans un climat marqué par les atteintes aux libertés publiques et les disparitions forcées.