Guinée : le projet de Constitution sera remis à Mamadi Doumbouya le 28 juin

Le Conseil national de la transition (CNT) guinéen s’apprête à remettre officiellement le projet de nouvelle Constitution au président Mamadi Doumbouya. La cérémonie est prévue pour le 28 juin à l’esplanade du Palais du Peuple, marquant une étape décisive dans la transition en cours. Réuni hier, lundi 23 juin, le CNT, sous la présidence de Dansa Kourouma, a finalisé les derniers préparatifs logistiques et protocolaires pour cette remise solennelle. Ce projet constitutionnel, adopté à l’unanimité par les 80 membres du CNT le 9 avril 2025, est présenté comme le résultat d’une démarche inclusive, enrichie par les contributions d’un comité d’experts.

Ce tournant intervient alors que le référendum constitutionnel est désormais officiellement fixé au 21 septembre 2025. Un décret présidentiel, annoncé à la télévision publique le 1er avril, a ancré cette échéance dans le calendrier, accélérant le processus vers un retour à l’ordre constitutionnel.

Ce nouveau cap répond à des pressions internes et internationales. Le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), au pouvoir depuis le putsch du 5 septembre 2021, avait initialement promis l’organisation d’un référendum et d’élections d’ici fin 2024. Ce délai ayant été dépassé, critiques et doutes se sont intensifiés sur la volonté réelle des autorités de tenir leurs engagements.

Dans son message du Nouvel An, Mamadi Doumbouya avait annoncé que 2025 serait une année électorale décisive. Cette déclaration, d’abord vague, s’est concrétisée avec l’arrivée, le 1er avril, de kits électoraux à Conakry. Ces équipements ordinateurs, dispositifs biométriques, GPS sont destinés à la révision du fichier électoral, avec une inclusion annoncée de la diaspora.

Malgré l’avancée du processus, certaines voix restent sceptiques. L’opposant Lansana Faya Millimouno fustige un calendrier trop rapide, qu’il considère comme une manœuvre du CNRD pour apaiser les critiques. Il dénonce également l’absence d’un véritable dialogue politique et une gouvernance qu’il juge autoritaire.

La cérémonie du 28 juin se veut toutefois un moment fort de mobilisation nationale, avec la participation attendue de jeunes, de femmes et de représentants de la société civile. L’enjeu, à moins de trois mois du scrutin, est désormais clair : démontrer que le retour à un ordre constitutionnel crédible et accepté est réellement engagé.

Partage:
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *