Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exprimé de vives inquiétudes après les frappes américaines menées contre des installations nucléaires iraniennes, qualifiant la situation de « tournant périlleux » dans une région déjà fortement instable. Intervenant dimanche devant le Conseil de sécurité, réuni en session d’urgence à la demande de l’Iran et avec le soutien de la Russie, Guterres a dénoncé l’aggravation des tensions. « Il y a deux jours, j’ai lancé un appel à la paix. Cet appel n’a pas été entendu », a-t-il regretté.
Pour lui, ces bombardements risquent de faire basculer le Moyen-Orient dans une spirale de violence. « Les populations de la région ne peuvent pas supporter un nouveau cycle de destruction. Il faut stopper l’engrenage des représailles », a-t-il insisté. Antonio Guterres a réaffirmé que seule la voie diplomatique permettra d’éviter une nouvelle catastrophe humanitaire. Il a appelé à garantir la sécurité des civils et à préserver la liberté de navigation dans les eaux stratégiques de la région.
Sur le volet nucléaire, le chef de l’ONU a plaidé pour une solution négociée, « crédible et vérifiable », qui repose sur un accès total de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) aux installations iraniennes. Il a rappelé que le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) reste un pilier fondamental de la paix mondiale.
Antonio Guterres a exhorté l’Iran à respecter pleinement ses obligations en la matière, tout en appelant l’ensemble des États membres à se conformer à la Charte des Nations unies et au droit international humanitaire. « La paix ne se décrète pas, elle se choisit », a-t-il conclu, invitant les dirigeants à faire preuve de retenue et de responsabilité.
Cette déclaration intervient après que le président américain Donald Trump a annoncé, dans la nuit de samedi à dimanche, une série de frappes ciblant les sites nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan. Des bombardiers furtifs B-2 ont largué six bombes pénétrantes sur le site de Fordo, tandis que des sous-marins américains ont lancé des missiles de croisière sur les deux autres installations.
Ces frappes s’inscrivent dans une séquence d’escalade initiée le 13 juin, lorsque Israël, avec le soutien des États-Unis, a lancé une offensive contre des infrastructures militaires iraniennes. Téhéran a répliqué par des tirs de missiles, causant au moins 25 morts en Israël selon les autorités locales. En retour, les frappes israéliennes auraient fait plus de 430 morts et plus de 3 500 blessés en Iran, selon son ministère de la Santé.