Cédéao : Tinubu presse les États membres d’activer la force régionale

Au moment de quitter la présidence en exercice de la Cédéao, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a lancé un appel ferme aux dirigeants ouest-africains : il faut rendre immédiatement opérationnelle la Force en attente (FAC) de l’organisation. Dans son discours d’ouverture du 67ᵉ sommet tenu à Abuja ce dimanche 22 juin, Tinubu a plaidé pour une mise en œuvre rapide de cet outil stratégique, conçu pour répondre aux menaces sécuritaires persistantes dans la région. « Il est temps de passer de la théorie à l’action », a martelé Tinubu, déplorant les lenteurs qui freinent l’activation de la force. Il a souligné l’urgence de doter la région d’une réponse militaire crédible face à la montée du terrorisme et des crises transfrontalières.

Il a également salué la mise en place du dépôt logistique militaire régional à Lungi, en Sierra Leone, qui doit permettre d’équiper et de soutenir les troupes sur le terrain. Par ailleurs, il a rappelé l’engagement du Nigéria à assurer le transport stratégique maritime et aérien de la Cédéao, conformément à l’accord signé en février dernier à Addis-Abeba. Les propos de Tinubu font écho à une décision clé prise en décembre 2024 : les chefs d’État de la Cédéao s’étaient alors entendus pour activer la force antiterroriste dès 2025, en réponse à la recrudescence des attaques djihadistes dans plusieurs pays membres.

Des avancées concrètes ont suivi. En février 2025, une réunion technique à Abuja a permis à des experts civils et militaires d’élaborer les bases logistiques et opérationnelles de la FAC. Le projet prévoit notamment une brigade antiterroriste de 1 650 hommes, au sein d’une force régionale estimée à 5 000 soldats. Le financement de cette initiative devrait être tranché lors d’une réunion conjointe des ministres des Finances et de la Défense attendue prochainement.

Déjà, en août 2024, les chefs d’état-major ouest-africains réunis à Abuja avaient réaffirmé leur volonté de renforcer la coopération militaire, notamment à travers un meilleur partage du renseignement. Le général nigérian Christopher Musa, alors président du Comité militaire de la Cédéao, avait souligné que la stabilité régionale dépendait de la solidarité entre les États.

Ce passage de relais entre Tinubu et son successeur, le Sierra-Léonais Julius Maada Bio, intervient dans un contexte tendu où la mise en œuvre rapide de la force en attente pourrait devenir un test crucial pour la crédibilité et l’efficacité de l’organisation régionale.

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