Face à la montée des tensions entre Israël et l’Iran, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a lancé, samedi 21 juin, un appel pressant à la désescalade, craignant une aggravation rapide de la situation humanitaire dans la région. L’intensification des frappes a déjà provoqué des mouvements de population dans les deux pays. En Iran, plusieurs habitants de Téhéran et d’autres régions ont commencé à fuir, certains tentant de gagner les pays frontaliers. En Israël, les bombardements ont contraint de nombreux civils à quitter leur domicile, certains cherchant refuge à l’étranger. « Cette région a déjà payé un lourd tribut en termes de guerre, de pertes humaines et de déplacements. Nous ne pouvons pas permettre l’émergence d’une nouvelle crise de réfugiés », a déclaré le Haut-Commissaire Filippo Grandi. Il a souligné qu’une fois les populations contraintes de fuir, les conséquences sont souvent durables, affectant des générations entières.
Le HCR s’inquiète également du sort des quelque 3,5 millions de réfugiés, majoritairement afghans, déjà présents en Iran. Dans son rapport Tendances mondiales 2024, publié récemment, l’agence onusienne rappelle que l’Iran est le premier pays d’accueil de réfugiés au monde. Le conflit actuel pourrait donc fragiliser davantage ces communautés déjà vulnérables.
Alors que les frappes israéliennes sur le sol iranien ont fait plusieurs centaines de morts selon une ONG locale, et que les États-Unis ont visé trois sites nucléaires iraniens, l’escalade militaire soulève de vives inquiétudes sur le plan humanitaire. Le HCR exhorte donc toutes les parties impliquées à faire preuve de retenue pour éviter un nouveau drame dans une région déjà marquée par des décennies de conflits.
