Le Royaume-Uni a refusé pour la seconde fois en deux mois l’entrée sur son territoire à Julius Malema, leader des Combattants pour la liberté économique (EFF) en Afrique du Sud. Londres invoque son soutien affiché au Hamas, considéré comme organisation terroriste par le Royaume-Uni, ainsi que des propos jugés incitatifs à la violence raciale.
Dans une lettre rendue publique par l’EFF, le ministère de l’Intérieur britannique souligne que cette décision repose notamment sur un discours prononcé en 2023, dans lequel Malema s’était engagé à « armer le Hamas » si son parti accédait au pouvoir. Il est également reproché à l’opposant sud-africain plusieurs publications en ligne soutenant les actions du Hamas après les attentats d’octobre 2024 contre Israël.
Les autorités britanniques pointent aussi les discours polémiques de Malema sur la question raciale en Afrique du Sud. Malgré une décision de la Cour suprême d’appel sud-africaine estimant que ses déclarations, notamment autour du chant de lutte « Kill the Boer », ne relevaient pas du discours de haine, Londres considère qu’elles alimentent un climat dangereux, incompatible avec l’intérêt public.
L’EFF a fustigé ce refus de visa, y voyant une atteinte à la liberté d’expression et un acte de « lâcheté politique ». « Nous ne modifierons pas nos convictions révolutionnaires pour obtenir un visa », a déclaré le parti dans un communiqué, tout en réaffirmant son soutien à la cause palestinienne.
Julius Malema devait se rendre au Royaume-Uni pour intervenir dans des conférences universitaires, dont une à Cambridge en mai, déjà avortée à la suite d’un premier refus de visa. Figure controversée, Malema reste un acteur influent de la vie politique sud-africaine, critiqué pour sa rhétorique radicale, mais suivi pour ses positions anticolonialistes et panafricaines.
