Face aux tensions croissantes au Moyen-Orient, le Premier ministre français, François Bayrou, a affirmé mercredi au Sénat que le programme nucléaire iranien représente une « menace pour la survie d’Israël ». Il répondait à une interpellation du sénateur écologiste Guillaume Gontard, qui dénonçait le « chaos mondial » et appelait à une diplomatie plus ferme de la France.
Bayrou a défendu la ligne diplomatique de l’exécutif en rappelant les multiples alertes de l’AIEA et de la troïka européenne sur le niveau d’enrichissement de l’uranium en Iran, aujourd’hui estimé à 275 kg à 60 %, soit un seuil très proche des 90 % requis pour l’arme nucléaire. « Plus de neuf bombes » pourraient être produites avec ce stock, a-t-il précisé.
En se plaçant dans la perspective d’Israël, le Premier ministre a reconnu qu’un tel risque à ses portes pouvait être perçu comme une menace existentielle. Toutefois, il a réaffirmé l’attachement de la France « au droit, aux principes humanitaires, et au bon sens », tout en appelant à la « retenue ».
Le gouvernement reste opposé à toute escalade hors cadre multilatéral, bien qu’il n’ait pas répondu à la demande de débat parlementaire formulée par le groupe écologiste sur la situation au Proche-Orient.
En parallèle, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a exigé la libération immédiate des Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis trois ans, et a annoncé un renforcement du suivi des ressortissants français dans la région.
