Alors que l’économie maritime du Vietnam contribue déjà à près de 50 % du PIB national dans les zones côtières, son potentiel reste freiné par une série de faiblesses structurelles. C’est ce qu’ont rappelé plusieurs experts en marge de la 3ᵉ Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC 3), tenue à Nice. Parmi les défis : une gestion étatique encore fragile, une planification maritime fragmentée, un cadre juridique lacunaire, sans oublier la pollution et les effets du changement climatique. Face à ces enjeux, les spécialistes interrogés par l’Agence vietnamienne d’information (VNA) appellent à des réformes ambitieuses et à une vision à long terme.
Louis Lambrechts, de la Fondation Oceano Azul, recommande la création de zones marines protégées, utiles à la régénération des écosystèmes marins, mais aussi au développement de la pêche durable et du tourisme sous-marin. Bruno Bodard, du World-Bays Club, insiste sur l’importance de préserver les littoraux et les ressources naturelles en misant sur un modèle de développement cohérent et résilient, adapté aux vulnérabilités des côtes vietnamiennes.
Pour Isabelle Milhomme, d’Objectif Sciences International, le Vietnam devrait renforcer la participation citoyenne, moderniser la réglementation environnementale et soutenir la pêche traditionnelle et le tourisme durable, deux piliers de son identité maritime.
Enfin, João Rito, chercheur portugais et entrepreneur en aquaculture durable, plaide pour une réduction des antibiotiques dans les élevages et la mise en place de zones strictement protégées, qui garantiraient une meilleure qualité environnementale tout en développant les filières économiques.
Tous s’accordent sur une nécessité : faire évoluer l’économie bleue vietnamienne vers un modèle régénératif, plus équilibré et mieux encadré, condition essentielle pour que le pays continue de tirer durablement profit de ses vastes atouts maritimes.