L’Unédic, organisme paritaire qui gère l’assurance chômage en France, prévoit un déficit de 300 millions d’euros en 2025, aggravant sa situation financière déjà fragile. Cette prévision actualisée jeudi 12 juin indique également un déficit de 400 millions en 2026, avec un désendettement « paralysé » à cause des ponctions de l’État, évaluées à 12,05 milliards d’euros entre 2023 et 2026. Ces prélèvements financent notamment France Travail et France Compétences.
Malgré les réformes gouvernementales récentes qui limitent les dépenses, la dette de l’Unédic, encore alourdie par les 18,1 milliards d’euros d’aides COVID, devrait atteindre près de 60 milliards d’euros en 2025. Le président de l’Unédic, Jean-Eudes Tesson, dénonce une confiscation de la capacité de l’organisme à rembourser cette dette et à jouer son rôle « d’amortisseur économique et social » en cas de crise.
La vice-présidente Patricia Ferrand (CFDT) souligne que cette incapacité à réduire la dette représente un « risque majeur » pour l’assurance chômage, surtout en cas de choc économique futur.
Sur le plan de l’emploi, l’Unédic anticipe une baisse nette des emplois en 2025 (-91 000), suivie d’une reprise progressive en 2026 (+55 000) et plus marquée en 2027 (+174 000). Le taux de chômage, qui était à 7,4 % au premier trimestre 2025, devrait augmenter légèrement avant de redescendre à 7,4 % en 2027. Parallèlement, le nombre de chômeurs indemnisés est prévu en baisse, grâce aux réformes limitant la durée d’indemnisation.
Dans ce contexte marqué par l’incertitude économique et géopolitique, les responsables de l’Unédic appellent l’État à cesser ses prélèvements pour permettre au régime de se redresser et d’assurer pleinement sa mission sociale.