Afrique : le Sénégal et le Congo s’engagent à relancer leur coopération économique

À Dakar, les Premiers ministres sénégalais et congolais, Ousmane Sonko et Anatole Collinet Makosso, ont annoncé jeudi une série de mesures visant à revitaliser les relations entre leurs deux pays, restées en veille depuis plusieurs années. Au cœur de cette relance, la réactivation de la commission mixte paritaire, inactive depuis 2018, et la création d’un comité ad hoc pour développer des projets communs dans des secteurs clés. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la visite officielle de cinq jours du chef du gouvernement congolais au Sénégal, entamée le 10 juin avec une délégation composée de plusieurs ministres. Les discussions ont porté sur des enjeux majeurs comme l’énergie, l’agriculture, la forêt et l’assainissement. L’objectif affiché est clair : renforcer les échanges intra-africains et faire de la coopération bilatérale un levier de développement économique.

Ousmane Sonko a salué cette nouvelle impulsion, exprimant sa satisfaction quant à la volonté partagée d’approfondir les liens historiques entre Dakar et Brazzaville. Pour sa part, Anatole Collinet Makosso a pointé la faiblesse des échanges commerciaux entre pays africains à peine 16 % et appelé à une mobilisation en faveur du développement des PME comme moteur de croissance régionale.

Outre les enjeux économiques, les deux dirigeants ont réaffirmé l’importance de la coopération dans l’enseignement supérieur et la défense. Des milliers d’étudiants congolais poursuivent actuellement leur formation dans les universités sénégalaises, tandis qu’un accord militaire signé en 2018 et ratifié en 2020 encadre déjà la collaboration entre les deux armées. Anatole Collinet Makosso a également rappelé les liens anciens entre les deux nations, remontant à l’époque du commerce atlantique, et souligné que les relations diplomatiques formelles datent de 1968, suivies par un accord de coopération signé en 1974.

Cette visite s’inscrit dans la stratégie du Sénégal de donner la priorité à une diplomatie africaine fondée sur la solidarité continentale avant toute ouverture extérieure.

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