Sénégal : Hapsatou Sy riposte et dénonce une campagne de diffamation orchestrée par GreenTech SA

Assignée devant la justice sénégalaise par la société mère française GreenTech SA pour une gestion jugée défaillante, Hapsatou Sy, présidente de GreenTech Sénégal SA, réagit vigoureusement. Elle dénonce une opération de « diffamation » et accuse la maison-mère d’avoir abandonné 80 jeunes travailleurs sénégalais sans salaires. Dans un communiqué rendu public ce 11 juin 2025, l’entrepreneure franco-sénégalaise accuse le président du groupe français, Jean-Yves Berthon, de vouloir détourner l’attention des responsabilités du groupe. Selon elle, GreenTech SA tente de faire oublier le cas de dizaines de jeunes Sénégalais « exploités sur leur propre sol » et restés sans rémunération pendant près de huit mois.

L’affaire sera examinée par le tribunal de commerce de Dakar, avec une audience prévue le 23 juin. La société française réclame à sa filiale plus de 2 millions d’euros, dont 1,72 million d’investissements initiaux et 353 000 euros de versements complémentaires. Face à ces accusations, Hapsatou Sy insiste : « aucun détournement n’a été opéré » et « toutes les sommes perçues étaient justifiées, contractualisées et déclarées ».

Elle reproche également à Jean-Yves Berthon d’avoir refusé de régler les honoraires du cabinet comptable mandaté, bloquant ainsi la remise des comptes financiers. Elle affirme que ce cabinet a réclamé à plusieurs reprises le paiement de ses prestations, condition sine qua non à la transmission des documents.

Plus encore, la présidente de GreenTech Sénégal accuse le dirigeant français d’avoir tenté de détourner le terrain attribué par l’État sénégalais au projet initial. Elle soutient que Berthon voulait l’affecter à d’autres activités commerciales, sans tenir compte des jeunes laissés-pour-compte et en gonflant artificiellement la valeur des actifs du groupe.

Refusant de céder à ce qu’elle décrit comme un détournement des engagements initiaux, Hapsatou Sy affirme avoir défendu la finalité sociale du projet, pensée dès le départ pour l’insertion professionnelle de la jeunesse locale.

Dans sa déclaration, elle en appelle aux autorités sénégalaises pour protéger les jeunes travailleurs contre les abus de certains investisseurs étrangers. Elle souligne que de telles méthodes seraient inacceptables en Europe.

Enfin, elle révèle que Jean-Yves Berthon fait face à des poursuites judiciaires en France, engagées par un ancien partenaire, pour des pratiques similaires sur d’autres projets en Afrique.

Le dossier, explosif, sera tranché par la justice sénégalaise le 23 juin, sur fond de tensions croissantes entre responsabilité sociale, engagements contractuels et accusations de dérives entrepreneuriales.

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