L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a reçu, mercredi 11 juin 2025, une délégation de l’Union africaine à son domicile privé d’Abidjan, dans un contexte tendu à l’approche de l’élection présidentielle prévue en octobre. Conduite par Mahamat Saleh Annadif, ancien ministre tchadien des Affaires étrangères, la mission s’inscrit dans les efforts de l’UA pour encourager un climat politique apaisé. Elle intervient quatre jours après un meeting de Gbagbo à Port-Bouët, où il a réaffirmé sa volonté de recouvrer ses droits civiques. Radié de la liste électorale en raison d’une condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire du braquage de la BCEAO, l’ex-chef d’État conteste sa mise à l’écart, malgré la grâce présidentielle qui lui a été accordée en 2022.
« Ils veulent qu’on se batte, mais qu’ils sachent qu’on se battra », a-t-il lancé devant ses partisans, dénonçant une « insulte » à sa personne. Il a même évoqué la possibilité d’un soulèvement populaire : « Il faudrait qu’on envahisse toutes les rues d’Abidjan ».
La mission de l’UA comprenait notamment Calixte Aristide Mbari (RCA), chef de la Division démocratie, élections et constitutionnalisme, Karine Kakasi Siaba (RDC), coordinatrice, William Awinador (Ghana), Gideon Taboh (Cameroun) et Valdiodio Ndiaye (Sénégal), représentant d’EISA, partenaire électoral de l’Union.
Laurent Gbagbo prévoit de s’adresser ce jeudi 12 juin au peuple ivoirien via une lettre ouverte diffusée sur la page Facebook du PPA-CI, son parti.
