L’Égypte impose désormais une autorisation officielle préalable à toute délégation étrangère souhaitant mener des actions de soutien à Gaza sur son territoire. Cette décision intervient alors que le Convoi Maghrébin de la Résilience, mobilisé pour dénoncer le siège israélien sur la bande de Gaza, s’apprête à entrer en Égypte. Dans un communiqué relayé ce mercredi 11 juin, le ministère égyptien des Affaires étrangères a insisté sur la nécessité de respecter les procédures légales pour les visites de délégations souhaitant exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien à la frontière de Gaza. Le Caire rappelle cependant « l’importance de faire pression sur Israël pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et lever le blocus ».
En parallèle, Israël a accentué la pression sur l’Égypte, appelant les autorités du Caire à bloquer le convoi maghrébin. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé avoir donné ordre à l’armée « d’empêcher l’arrivée de manifestants djihadistes à Gaza » et a exhorté l’Égypte à empêcher toute tentative d’infiltration ou de provocation à sa frontière. Katz a aussi qualifié les militants du convoi de « danger pour les régimes arabes modérés », les accusant de chercher à coopérer avec le Hamas. Ces déclarations interviennent alors que le convoi, parti de Tunis lundi 9 juin, a déjà été accueilli en liesse à Tripoli, puis à Zaouïa (Libye), et prévoit d’atteindre l’Égypte dans les jours à venir.
Pour rappel, la Coordination tunisienne de l’action commune pour la Palestine a annoncé que le convoi rassemble des milliers de volontaires mobilisés pour exiger la fin de la guerre à Gaza, la levée du blocus et l’accès humanitaire aux populations civiles.
La tension monte à mesure que le convoi progresse vers la frontière, mettant Le Caire face à un délicat exercice d’équilibre diplomatique entre solidarité affichée avec la Palestine et pressions sécuritaires venues de Tel-Aviv.