Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a pointé du doigt des hommes d’affaires locaux qu’il accuse de financer des factions armées responsables d’une grande partie de l’instabilité dans le pays. S’adressant à la communauté des affaires mercredi 11 juin, Abiy Ahmed a déclaré que 60 % des troubles actuels seraient alimentés par des « Éthiopiens fortunés » soutenant des groupes armés actifs dans plusieurs régions. Il a qualifié ce soutien d’« incohérent » avec une posture de paix.
Sans nommer explicitement les bénéficiaires de ces financements, le chef du gouvernement faisait vraisemblablement allusion à Fano et à l’Armée de libération oromo (OLA), très actifs dans les régions de l’Amhara et de l’Oromia depuis la tentative de désarmement des milices régionales par les forces fédérales en août 2023.
Abiy Ahmed a lancé un appel à ceux qu’il qualifie d’« hommes et femmes d’affaires épris de paix » pour qu’ils retirent leur soutien aux factions armées et qu’ils encouragent un retour au dialogue : « Nous sommes prêts à discuter avec quiconque recherche la paix », a-t-il affirmé, sans préciser les conditions des négociations.
Parallèlement, le ministre éthiopien de la Paix, Mohammed Endris, a annoncé que 263 des 265 districts de la région de l’Amhara sont désormais sous contrôle gouvernemental. Toutefois, les milices Fano y maintiennent une influence croissante, signe que les tensions restent vives malgré les efforts sécuritaires.