L’UNFPA alerte sur une crise mondiale de la fécondité liée au manque de liberté de choix

Face à la baisse des naissances dans plusieurs régions du monde, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a tiré la sonnette d’alarme mardi 10 juin. Ce recul n’est pas uniquement une question de choix personnel, mais résulte surtout de barrières économiques et sociales empêchant de nombreuses personnes d’avoir les enfants qu’elles désirent.

Dans son rapport 2025 intitulé « La véritable crise de la fécondité : la quête du libre arbitre en matière de procréation dans un monde en mutation », l’UNFPA révèle qu’un adulte sur cinq dans le monde s’attend à ne pas pouvoir fonder la famille souhaitée. Cette étude, menée en partenariat avec YouGov dans 14 pays représentant plus d’un tiers de la population mondiale, montre que le coût de la parentalité, la précarité de l’emploi, le manque de logement, l’anxiété face à l’avenir et l’absence d’un partenaire sont les obstacles les plus fréquents. À cela s’ajoutent des inégalités persistantes entre les sexes.

Pour Natalia Kanem, directrice exécutive de l’agence onusienne, « ce n’est pas une crise de désir d’enfant, mais une crise de liberté de choix. » Elle plaide pour des solutions concrètes et adaptées : congés parentaux rémunérés, soins de fertilité accessibles, politiques favorisant l’égalité dans le couple et sur le lieu de travail.

Le rapport souligne notamment que :

  • plus de la moitié des personnes interrogées identifient les contraintes économiques comme frein majeur à la parentalité ;
  • une personne sur cinq déclare avoir subi des pressions pour avoir un enfant qu’elle ne souhaitait pas ;
  • un tiers des adultes a déjà vécu une grossesse non désirée ;
  • 11 % estiment que la répartition inégale des tâches domestiques nuit à leur projet d’avoir des enfants ;
  • 40 % des plus de 50 ans n’ont pas pu atteindre le nombre d’enfants souhaité.

L’UNFPA déconseille les réponses politiques simplistes, comme les primes à la naissance ou les quotas de fécondité, jugées inefficaces et potentiellement contraires aux droits fondamentaux. À la place, le rapport recommande aux États d’investir dans des politiques sociales et économiques inclusives : logements abordables, emplois stables, garde d’enfants accessible, couverture santé complète en matière de reproduction.

Enfin, l’agence appelle à s’attaquer aux normes sociales et professionnelles qui limitent les choix des femmes et dissuadent les hommes de s’engager davantage dans la parentalité. Car selon l’UNFPA, une véritable politique de soutien à la natalité ne peut réussir sans garantir à chacun et chacune la possibilité de choisir librement de fonder ou non une famille.

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