France : ouverture du procès de 16 extrémistes accusés de projets d’attentats visant des musulmans

Le procès de seize membres présumés d’un groupe d’extrême droite soupçonné d’avoir planifié des attaques contre la communauté musulmane s’est ouvert ce mardi en France. Ces treize hommes et trois femmes, âgés de 39 à 75 ans, sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste, détention illégale d’armes et incitation à la haine. Issus de milieux divers antiquaire, enseignant, restaurateur ou encore comptable les accusés seraient liés à une cellule clandestine baptisée « Action des forces opérationnelles », une mouvance néonazie dissidente des Volontaires pour la France (VPF), une formation fondée en 2015 dans un contexte de recrudescence d’actes terroristes.

Selon les éléments de l’enquête, ce groupe aurait projeté l’assassinat de plusieurs imams, l’empoisonnement de produits halal dans les supermarchés, ainsi que des attentats contre des lieux de culte, notamment une mosquée de Clichy-la-Garenne. Des plans précis, des armes, des explosifs et des documents extrémistes ont été découverts lors de perquisitions.

Un agent infiltré de la DGSI, ayant rencontré deux membres du réseau en 2018, rapporte des intentions explicites : tuer « 200 imams radicalisés », s’en prendre à des détenus jugés islamistes et assassiner l’islamologue suisse Tariq Ramadan bien avant que ce dernier ne soit visé par des procédures judiciaires.

Parmi les projets les plus alarmants figure aussi l’idée de créer un climat de terreur en contaminant des produits alimentaires halal afin de dissuader la consommation dans la communauté musulmane.

Le parquet national antiterroriste a qualifié ces agissements de « projet d’attentat terroriste à motivation raciste ». Les communications interceptées et les documents saisis révèlent une obsession idéologique basée sur la haine, la violence ciblée et une volonté d’actions coordonnées via des messageries chiffrées.

Le procès, qui se tient devant la cour criminelle jusqu’au 4 juillet, pourrait aboutir à de lourdes peines : jusqu’à dix ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende. Ce dossier met en lumière l’essor inquiétant de la menace terroriste d’extrême droite en France.

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