RDC : les États-Unis conditionnent l’accord de paix au retrait des troupes rwandaises

Les États-Unis intensifient leur diplomatie pour résoudre la crise sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon un projet d’accord consulté par Reuters, Washington exige le retrait préalable des troupes rwandaises présentes sur le sol congolais avant toute signature. Depuis la réélection de Donald Trump, l’administration américaine redouble d’efforts pour favoriser la paix dans cette région instable. Elle vise aussi à créer un climat propice aux investissements occidentaux, en concurrence avec la Chine, déjà bien implantée en RDC. Cette dernière est riche en minerais stratégiques, notamment le cobalt, le cuivre, l’or, le lithium et le tantale, essentiels à l’industrie technologique mondiale.

Le projet américain demande explicitement à Kigali d’évacuer ses troupes, équipements et armes du territoire congolais. Cette condition est non négociable pour Kinshasa, qui accuse le Rwanda de soutenir militairement la rébellion du M23, ayant pris le contrôle de plusieurs zones du Nord-Kivu en 2024. Le Rwanda nie ces accusations et affirme que ses forces agissent en légitime défense contre les milices hutues rwandaises, dont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Cependant, plusieurs analystes estiment que ces groupes ne représentent plus une menace sérieuse.

Un calendrier ambitieux prévoit un accord dans les deux mois. Washington veut aller au-delà de la déclaration de principes signée en avril dernier à Washington, en imposant des mesures concrètes, dont le retrait militaire rwandais. Kigali justifie sa présence militaire par des raisons sécuritaires, ce qui pourrait compliquer son adhésion au projet. Des experts rwandais et congolais doivent se rencontrer cette semaine à Washington pour poursuivre les discussions. De son côté, Kinshasa reste ferme. Un responsable proche du président Félix Tshisekedi affirme que le retrait total des troupes rwandaises est une condition préalable et qu’aucun compromis ne sera accepté.

Le projet d’accord prévoit aussi l’intégration politique du M23 au dialogue national, une concession majeure difficile à accepter pour Kinshasa, qui considère ce groupe comme un mouvement terroriste soutenu par Kigali. Parallèlement, des pourparlers directs entre Kinshasa et le M23 sont en cours, mais sans avancées significatives sur le retrait des forces rebelles.

Au-delà de la paix, cet accord vise à sécuriser l’exploitation des ressources stratégiques de la région et à garantir les chaînes d’approvisionnement mondiales pour des secteurs clés comme la mobilité électrique, les télécommunications et l’aéronautique.

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