Plus de 300 diplomates britanniques ont été priés de démissionner s’ils désapprouvent la politique du gouvernement sur Gaza, a révélé mardi la BBC. Cette décision intervient après une lettre interne critiquant les ventes d’armes à Israël et le « mépris flagrant » de Tel-Aviv pour le droit international. Adressée le 16 mai au ministre des Affaires étrangères David Lammy, la lettre dénonce les restrictions israéliennes à l’aide humanitaire, l’assassinat de 15 humanitaires en mars et l’expansion des colonies en Cisjordanie occupée. Les signataires craignent une éventuelle responsabilité juridique dans la mise en œuvre de cette politique.
Selon la BBC, il s’agit de la quatrième lettre de ce type depuis fin 2023, signe d’un malaise croissant face à la position britannique alors que le nombre de victimes civiles augmente à Gaza. Dans une réponse datée du 29 mai, les hauts fonctionnaires Sir Oliver Robbins et Nick Dyer ont rappelé que les diplomates doivent exécuter les décisions du gouvernement « sans réserve ». Ils ont suggéré la démission comme solution pour ceux qui auraient des désaccords profonds, ce qui a suscité l’indignation de plusieurs signataires. L’un d’eux, cité anonymement, déplore « un recul de l’espace pour la dissidence interne ».
Le ministère des Affaires étrangères affirme respecter le droit international et disposer de dispositifs pour écouter les préoccupations du personnel. Il souligne que le gouvernement a suspendu une trentaine de licences d’exportation d’armes vers Israël sur 350, invoquant des risques de violations graves du droit humanitaire.
Le 19 mai, le Royaume-Uni, aux côtés de la France et du Canada, a menacé d’adopter des « mesures concrètes » si Israël ne levait pas ses restrictions à l’aide humanitaire.
Malgré la mise en place d’un « Conseil de contestation » et de séances d’écoute, les tensions internes illustrent les difficultés du gouvernement britannique à maintenir une politique cohérente sur Gaza, sous pression internationale croissante.