Les besoins humanitaires explosent au Soudan, alimentés par les vagues de déplacements de population liées au conflit armé et par la propagation rapide du choléra, a alerté l’ONU mercredi 4 juin. Près de 9 700 personnes ont été déplacées dans l’État de Khartoum, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dans le Sud-Kordofan, les violences à Dibebat ont forcé plus de 9 000 habitants à fuir, tandis qu’environ 600 autres ont quitté le camp d’Abu Shouk et la ville d’El Fasher, au Darfour Nord.
Sur le plan sanitaire, l’épidémie de choléra progresse dans l’État du Nil, où plus de 180 cas ont été signalés en deux semaines, avec quatre décès. Parmi les malades, 55 ont été identifiés comme venant d’autres régions, preuve d’une propagation interrégionale préoccupante.
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a souligné que les mouvements de population, l’accès limité à l’eau potable et la destruction des infrastructures amplifient la transmission du choléra.
Dans le Nil Bleu, de nombreux déplacés reviennent mais se retrouvent sans ressources : ils manquent de nourriture, d’eau, d’abris, de soins médicaux et de services éducatifs.
Face à cette situation, les acteurs humanitaires tentent de répondre à l’urgence, mais se heurtent à l’insécurité, au manque d’accès et à une grave pénurie de financements.
« Nous appelons une fois de plus à la cessation immédiate des hostilités, à un accès humanitaire sans entrave et à un soutien financier renforcé pour intensifier notre réponse », a plaidé M. Dujarric.