Présidentielle en Côte d’Ivoire : Me Mathias Chichportich accuse l’État de violations graves des droits internationaux

L’avocat français de Tidjane Thiam, Me Mathias Chichportich, a saisi le Comité des droits de l’homme des Nations Unies pour dénoncer l’exclusion de son client de la liste électorale ivoirienne à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Selon lui, au micro de APA, la Côte d’Ivoire a « violé ses engagements internationaux » et doit être mise en demeure de rétablir les droits civiques de Thiam.

La Commission électorale indépendante (CEI) a publié, mercredi 4 juin, la liste électorale définitive, dont le président du PDCI est absent. Une décision fondée sur une radiation ordonnée par la justice ivoirienne, qui affirme que Tidjane Thiam n’était plus citoyen ivoirien au moment de son inscription en 2022. Un argument que Me Chichportich juge infondé, rappelant que son client, bien qu’ayant acquis la nationalité française en 1987, a renoncé à celle-ci le 19 mars 2025, retrouvant de fait sa nationalité ivoirienne.

Pour l’avocat, cette radiation constitue « un jour sombre pour la démocratie et l’État de droit en Côte d’Ivoire ». Il affirme que cette exclusion repose sur une procédure « expéditive et discriminatoire », sans possibilité de recours interne. D’où la décision de porter l’affaire devant une instance internationale, accusant le gouvernement de vouloir « confisquer l’élection au peuple ivoirien ».

La requête déposée devant l’ONU évoque six violations du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dont le droit de vote, la personnalité juridique, l’égalité devant la loi et la sécurité juridique. L’avocat souligne aussi un traitement inégal : selon lui, Alassane Ouattara a connu des obstacles similaires par le passé, mais a pu concourir grâce à un compromis politique. « Pourquoi ce qui a été possible pour le président actuel ne l’est pas pour Tidjane Thiam ? », interroge-t-il.

Me Chichportich met en garde : si le Comité de l’ONU juge la procédure discriminatoire, cela pourrait nuire à la légitimité du scrutin et à l’image de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale. Il insiste sur le fait que « le Comité n’a pas de pouvoir contraignant, mais une condamnation serait un signal très fort qui engagerait la responsabilité morale et diplomatique de l’État ivoirien ».

Dans ce contexte, Tidjane Thiam rejoint une liste de figures politiques écartées de la présidentielle, aux côtés de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé et Akossi Bendjo. Pour son avocat, la décision de la CEI traduit une volonté politique claire : « Cette élection ne sera ni inclusive ni transparente si des candidats majeurs en sont exclus. »

Partage:
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *