Mali : couvre-feu élargi dans l’ouest après une vague d’attaques armées

Les autorités maliennes ont instauré un couvre-feu nocturne dans les localités de Nioro, Diéma et Sandaré, dans l’ouest du pays, à la suite d’une recrudescence d’attaques armées. La mesure, annoncée ce jeudi par le gouverneur de la région de Nioro, s’applique désormais de 20h à 6h du matin, avec interdiction de circuler pour les personnes et véhicules, à l’exception des forces de sécurité, ambulances, convois officiels et poids lourds sur les axes nationaux.

Cette décision remplace un précédent arrêté du 9 janvier 2025, avec un périmètre élargi pour couvrir de nouvelles zones jugées vulnérables. Elle s’inscrit dans un contexte sécuritaire national de plus en plus préoccupant, marqué par des violences armées qui s’étendent au-delà du centre et du nord, touchant désormais des régions naguère stables.

Depuis la fin mai, plusieurs attaques meurtrières ont été enregistrées : embuscade à Dioura (région de Mopti) ayant fait sept morts le 27 mai, attaque contre une position militaire à Boulkessi, incursions à Koulikoro, Sarakorola, Ségou, Gourma Rharous, jusqu’à Tombouctou, où un couvre-feu est aussi en vigueur.

Face à cette insécurité diffuse, les gouvernorats, préfets et commandements militaires adoptent une approche territorialisée, multipliant les restrictions nocturnes pour limiter les mouvements suspects et protéger les civils.

Dans l’ouest, aux portes du Sénégal et de la Mauritanie, des mouvements suspects ont été signalés dans la région de Kayes. Les autorités redoutent une extension des violences aux zones transfrontalières, dont la porosité accroît les risques de déstabilisation.

Ce couvre-feu vient s’ajouter à une série de mesures similaires à travers le pays, reflet d’une stratégie fragmentée, faute de contrôle étatique effectif sur tout le territoire. Dans les zones rurales, où l’État est peu présent, ces décisions sont à la fois un signal d’alarme et une tentative de reconquête sécuritaire.

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