La Commission européenne a donné son feu vert à l’entrée de la Bulgarie dans la zone euro dès le 1er janvier 2026. Le pays deviendrait ainsi le 21ᵉ membre de l’Union monétaire, trois ans après l’adhésion de la Croatie. « Un jour exceptionnel », a déclaré le Premier ministre Rossen Jeliazkov, saluant des années de réformes et d’alignement avec les standards européens. La décision officielle devrait être entérinée le 8 juillet par les ministres des Finances de l’Union européenne, sans opposition attendue. La Banque centrale européenne (BCE) a également rendu un avis favorable.
Pour la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, l’adoption de l’euro offrira à la Bulgarie une économie plus forte, davantage d’investissements, un accès élargi aux financements et de meilleurs revenus. Le commissaire européen à l’Économie, Valdis Dombrovskis, y voit un « moment historique » et un pas supplémentaire vers l’intégration européenne, après l’entrée du pays dans l’espace Schengen.
Mais cette avancée ne fait pas l’unanimité. Une partie de la population s’y oppose vivement, redoutant une hausse des prix et une perte de souveraineté. Le parti nationaliste Vazrajdane a mobilisé ses partisans devant la Banque centrale à Sofia, brandissant des pancartes comme « Non à l’euro » ou « Préservons le lev bulgare ».
Selon les derniers sondages, environ 50 % des Bulgares ne souhaitent pas abandonner leur monnaie nationale. Le scepticisme persiste malgré les garanties des institutions européennes sur la stabilité des prix et la protection de l’épargne.
La Bulgarie remplit désormais tous les critères économiques requis : inflation maîtrisée (2,7 % en avril, juste en dessous du seuil autorisé), finances publiques stables, taux d’intérêt compatibles et devise nationale alignée.
Créée en 1999, la monnaie unique est aujourd’hui utilisée par 350 millions de personnes dans 20 États membres. Avec la Bulgarie, l’euro poursuit son expansion en Europe de l’Est, malgré les résistances internes et les tensions populistes.