Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a réagi avec fermeté à la radiation de son président, Tidjane Thiam, de la liste électorale. Le parti d’opposition a annoncé hier, mercredi 4 juin 2025 l’organisation de manifestations éclatées à travers le pays pour contester ce qu’il considère comme une « injustice flagrante ». S’exprimant depuis le siège du parti à Abidjan, le secrétaire exécutif en chef Sylvestre Emmou a dénoncé une décision « inique », accusant les autorités d’instrumentaliser la justice pour écarter le candidat du PDCI à la présidentielle prévue en octobre. « Des marches démocratiques auront lieu dans les heures à venir », a-t-il déclaré, évoquant un recours aux libertés constitutionnelles de manifestation.
La radiation de Thiam découle d’une ordonnance judiciaire émise par la présidente du Tribunal d’Abidjan-Plateau, Mme Aminata Touré. La justice lui reproche d’avoir perdu sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription sur la liste électorale en 2022, du fait de son acquisition volontaire de la nationalité française en 1987. Pourtant, le 19 mars 2025, Tidjane Thiam a officiellement renoncé à sa nationalité française. Selon ses avocats, cette démarche lui a permis de recouvrer automatiquement la nationalité ivoirienne, étant Ivoirien d’origine. Un avis partagé par le magistrat Augustin Yao, qui a soutenu qu’aucune procédure de réintégration n’était nécessaire.
Le PDCI, dénonçant un « braquage judiciaire », y voit une exclusion politique ciblée. Il affirme que cette radiation s’inscrit dans une stratégie plus large visant à écarter les figures majeures de l’opposition. Le parti note ainsi l’absence de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé et Akossi Bendjo sur la liste définitive publiée par la Commission électorale indépendante (CEI).
Pour Sylvestre Emmou, cette série d’exclusions entache le pluralisme politique et jette le doute sur la crédibilité du scrutin à venir. Le PDCI alerte sur les risques de tensions que cette situation pourrait engendrer, estimant que la confiance dans le processus électoral est désormais gravement compromise.
Dans un climat politique déjà sensible, l’annonce des marches du PDCI marque une nouvelle phase de confrontation entre le pouvoir et l’opposition, à quelques mois d’une élection présidentielle qui s’annonce disputée.