À la veille de son arrivée en France pour une visite d’État, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a lancé une violente charge contre Israël, qu’il accuse de mener un « génocide » dans la bande de Gaza. Au cours d’une conférence de presse à Brasilia, Lula a affirmé que « ce qui se passe à Gaza n’est pas une guerre, mais une armée qui tue des femmes et des enfants », rejetant fermement la version israélienne du conflit. Il a appelé Tel-Aviv à « cesser de se poser en victime » et à reconnaître la gravité de ses actes, accusant le gouvernement de Benyamin Netanyahu d’agir par vengeance et de traiter les Palestiniens « comme des citoyens de seconde zone ».
Cette sortie fait suite à une note de l’ambassade d’Israël à Brasilia, accusant les dirigeants internationaux de « croire aux mensonges du Hamas ». Lula a également rappelé les appels croissants à travers le monde, y compris en Israël, dénonçant la violence de la campagne militaire dans l’enclave palestinienne. Il s’est dit profondément choqué par les scènes d’enfants tués alors qu’ils tentaient de trouver de la nourriture.
Le président brésilien plaide pour un cessez-le-feu immédiat et durable et exige un retrait total des troupes israéliennes de Gaza. Le Brésil, qui a déjà critiqué à plusieurs reprises l’action israélienne et bloqué des accords sécuritaires avec Tel-Aviv, a aussi salué les mandats d’arrêt émis en 2024 par la Cour pénale internationale contre Netanyahu et son ex-ministre de la Défense.
Dans ce contexte tendu, Lula entame ce jeudi une visite d’État de trois jours en France, la première d’un président brésilien depuis 2012. Elle sera marquée par des entretiens avec Emmanuel Macron, axés sur la coopération bilatérale, le conflit israélo-palestinien, la guerre en Ukraine, et les relations commerciales entre le Mercosur et l’UE. Plus d’une douzaine d’accords devraient être signés.
Le chef de l’État brésilien participera également à un sommet économique à Monaco, puis à l’ouverture de la 3ᵉ conférence de l’ONU sur les océans à Nice. Paris compte sur cette visite pour renforcer sa relation avec un acteur-clé du Sud global et s’appuyer sur son influence à l’ONU, notamment dans le cadre de l’initiative franco-saoudienne en faveur d’une solution à deux États au Proche-Orient. Lula, de son côté, ne cesse de marteler : « Il n’y aura de paix que si la Palestine est reconnue comme un État dans les frontières de 1967. »