Radié du fichier électoral ivoirien en avril 2025, le candidat du PDCI à la présidentielle du 25 octobre prochain, Tidjane Thiam, a décidé de porter l’affaire devant le Comité des droits de l’homme de l’ONU. Le parti d’opposition justifie cette démarche par l’absence de recours efficaces en droit interne pour contester la décision de justice ayant conduit à son exclusion. Dans une note officielle, le PDCI explique que cette saisine s’appuie sur la Constitution ivoirienne, qui reconnaît la primauté des traités internationaux ratifiés, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ratifié en 1992, son protocole facultatif a été accepté par la Côte d’Ivoire en 1997.
Tidjane Thiam, ancien patron du Crédit Suisse, a été radié de la liste électorale pour « perte de nationalité ivoirienne » au motif qu’il avait acquis la nationalité française en 1987. La justice estime qu’il n’était donc plus Ivoirien lorsqu’il s’est inscrit sur les listes en 2022. Pourtant, Thiam a officiellement renoncé à sa nationalité française en mars 2025, ce qui, selon son avocat, lui permettrait de recouvrer automatiquement la nationalité ivoirienne par filiation.
Le PDCI conteste la décision de radiation, qu’il considère comme une entrave grave aux droits civils et politiques de son candidat. Il appelle ses militants à se mobiliser derrière Thiam, présenté comme « l’espoir d’une transformation profonde » du pays. Le parti appelle également la communauté internationale à garantir une élection présidentielle inclusive et transparente.
Ce contentieux survient alors que la Commission électorale indépendante s’apprête à publier la liste électorale définitive. Plusieurs figures politiques, dont Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, avaient déjà été radiées pour des raisons judiciaires.
La liste électorale 2024-2025 compte 8 727 431 électeurs, avec une progression de près de 9 % par rapport à l’année précédente.