Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a appelé lundi à la libération « immédiate et inconditionnelle » de dizaines de personnes détenues au Yémen par les autorités houthies, parmi lesquelles figurent des employés de l’ONU, de plusieurs ONG, d’organisations de la société civile et de missions diplomatiques.
Dans une déclaration rendue publique à l’approche du premier anniversaire de ces détentions, Guterres dénonce une « détention arbitraire prolongée » et parle d’« injustice profonde » envers des personnes engagées au service des populations yéménites. « C’est une tragédie déplorable », a-t-il insisté, évoquant la mort en détention plus tôt cette année d’un employé du Programme alimentaire mondial. Il réclame une enquête immédiate, transparente et approfondie, exigeant que les responsables soient identifiés et traduits en justice.
Le patron de l’ONU rappelle que ces détentions, initiées en juin 2024, se sont poursuivies jusqu’à récemment, touchant également des personnes arrêtées en 2021, 2023 et depuis janvier 2025. Selon le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, au moins 23 employés onusiens sont actuellement emprisonnés.
Guterres exprime sa solidarité totale avec les personnes détenues et leurs familles, tout en saluant leur courage. Il condamne fermement ces arrestations, soulignant qu’aucun acteur humanitaire ne devrait être ciblé pour l’exercice de son mandat. À l’approche de l’Aïd al-Adha, il a lancé un appel à la compassion, exhortant les autorités de facto à libérer les détenus pour permettre aux familles de « cesser de célébrer les fêtes dans la douleur ».
Pour les Nations unies, ces arrestations ne sont pas seulement une atteinte aux droits humains, elles constituent aussi un obstacle majeur aux opérations humanitaires et aux efforts de paix au Yémen.