Une étude publiée dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society relance un vieux débat cosmologique : l’univers pourrait-il tourner sur lui-même, tel une immense toupie ? Des chercheurs de l’Université d’Hawaï, dirigés par Istvan Szapudi, proposent cette hypothèse audacieuse pour résoudre une énigme majeure de l’astronomie : la tension de Hubble.
Depuis des décennies, les scientifiques s’accordent à dire que l’univers est en expansion. Mais le calcul précis de cette vitesse varie selon les méthodes utilisées, créant un désaccord persistant entre les résultats obtenus à partir des supernovæ et ceux issus du rayonnement fossile. C’est ce décalage, surnommé « tension de Hubble », qui divise la communauté.
Pour y voir plus clair, Szapudi et son équipe ont élaboré un nouveau modèle cosmologique intégrant l’énergie sombre, la matière noire… et une très lente rotation de l’univers. Selon leurs calculs, l’univers mettrait environ 500 milliards d’années pour effectuer un tour complet sur lui-même. Vu qu’il n’a que 13,8 milliards d’années, il n’aurait tourné que de moins de 10° depuis sa naissance. Une rotation infime, mais suffisante pour réconcilier les mesures contradictoires.
« À notre grande surprise, notre modèle élimine la tension de Hubble sans violer les observations actuelles », s’enthousiasme Szapudi. Il propose même une extension audacieuse à la maxime d’Héraclite Panta Rhei (« tout bouge ») : Panta Kykloutai « tout tourne ».