Karol Nawrocki a remporté l’élection présidentielle polonaise avec 50,89 % des voix, selon les résultats officiels publiés ce lundi deux juin. Face au maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, le candidat nationaliste s’impose d’un souffle dans un scrutin à très forte participation (71,63 %). Historien de 42 ans, connu pour ses positions conservatrices, Nawrocki était soutenu par le parti Droit et Justice (PiS), évincé du pouvoir en 2023. Admirateur déclaré de Donald Trump, il a centré sa campagne sur les questions de souveraineté, de sécurité et d’identité nationale.
Un premier sondage sortie des urnes donnait pourtant une courte avance à Trzaskowski, 53 ans, figure centriste et pro-européenne. Le duel a tenu la Pologne en haleine jusqu’aux derniers bulletins. Selon une estimation Ipsos portant sur 90 % des votes dépouillés, Nawrocki aurait obtenu 51 % contre 49 % pour son adversaire.
Cette victoire pourrait profondément infléchir la trajectoire du pays. Le président polonais dispose d’un droit de veto sur les lois, et Donald Tusk, le Premier ministre pro-européen, ne dispose pas d’une majorité qualifiée pour le contourner. Les projets de réformes sur les droits LGBT+, l’avortement ou la politique migratoire risquent d’être paralysés.
Hostile à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’Otan, Nawrocki prône une réduction des aides aux réfugiés ukrainiens et affiche une ligne dure vis-à-vis de Bruxelles. « Tu vas gagner », lui aurait soufflé Donald Trump, lors d’une récente visite à Washington.
Ce retour de la droite nationaliste à la tête de l’État pourrait relancer une dynamique électorale conservatrice en Pologne, et raviver les tensions avec l’Union européenne sur les questions de l’État de droit.
