L’éviction de Choguel Kokalla Maïga de la Primature continue de faire des remous. Ses collaborateurs, restés fidèles à l’ancien Premier ministre malien, montent au créneau pour réclamer son retour aux affaires et dénoncent des règlements de comptes politiques dissimulés derrière son limogeage. Dans un texte publié en son nom mais signé par ses proches, ils accusent certains acteurs civils et militaires d’avoir précipité son départ pour préserver leurs intérêts personnels. Selon eux, ces « combats crypto-personnels » ont affaibli la cohésion au sommet de l’État, au moment même où les groupes terroristes, mieux structurés et soutenus, étendent leurs actions de manière alarmante sur l’ensemble du territoire malien.
« L’action militaire sans vision politique, c’est comme un éléphant dans un magasin de porcelaines ; et l’action politique sans soutien militaire, c’est comme une maison sans toit », préviennent-ils, pointant l’absence actuelle de stratégie coordonnée. Bien qu’il se montre peu critique face à la dissolution des partis politiques décidée par les autorités de transition, Choguel Maïga maintient ses accusations contre les leaders politiques, qu’il accuse d’avoir gaspillé les ressources publiques sans résultats tangibles.
Pour ses partisans, Maïga représentait un équilibre entre la vision politique et l’action militaire, construite sur une étroite collaboration avec les forces armées. Son limogeage, selon eux, ne serait donc que le résultat de manœuvres d’acteurs en quête de pouvoir, au détriment de la stabilité du pays. Le débat est relancé sur son avenir politique, alors que le Mali reste confronté à une insécurité persistante et à une transition institutionnelle incertaine.
