Le gouvernement d’union nationale en Libye a remis à la justice les auteurs de l’attaque contre le siège de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) à Tripoli. En réaction, le gouvernement rival basé à l’Est du pays a menacé de suspendre la production pétrolière si des mesures concrètes ne sont pas prises.
Dans un communiqué publié jeudi sur la plateforme officielle « Hokoometna », le ministère de la Défense du gouvernement d’Abdelhamid Dbeibeh a affirmé avoir suivi l’incident en temps réel, pris des dispositions sur le terrain et collaboré avec le parquet pour placer les assaillants entre les mains de la justice. Cette opération intervient après que des images, diffusées mercredi, ont montré des hommes armés forçant l’entrée du siège de la NOC, ravivant les craintes d’une lutte ouverte pour le contrôle de cette institution stratégique.
En parallèle, le gouvernement dirigé par Osama Hammad, installé à Benghazi et soutenu par le Parlement, a qualifié l’incident de menace grave pour les ressources nationales. Il a évoqué la possibilité de déclarer la force majeure sur les sites pétroliers, voire de transférer provisoirement le siège de la NOC dans une autre ville, jugeant que la situation mettait en péril l’unification des institutions souveraines. Il a également critiqué l’inaction de la mission onusienne et du représentant américain en Libye.
Le procureur général, Al-Siddiq Al-Sour, a de son côté annoncé la détention provisoire de trois suspects, identifiés à partir d’images vidéo et de témoignages. Il a indiqué que les investigations se poursuivaient et que d’autres arrestations étaient en cours, avec le soutien du ministère de la Défense et des services de sécurité.
Depuis plus de trois ans, la Libye est divisée entre deux gouvernements rivaux qui se disputent le pouvoir et la gestion des ressources, dans un contexte de transition prolongée depuis la chute de Mouammar Kadhafi. Malgré les tentatives de médiation de la communauté internationale, les élections censées sortir le pays de l’impasse peinent à voir le jour.