À travers le Pôle agro-industriel du Bélier (2PAI-Bélier), la Côte d’Ivoire met en œuvre une stratégie ambitieuse de modernisation agricole. Ce projet, financé à hauteur de 80,9 milliards de FCFA par la Banque africaine de développement et l’État ivoirien, est inscrit dans le Programme national d’investissement agricole (PNIA 2). Il couvre la région du Bélier et le district autonome de Yamoussoukro. Objectif principal : renforcer la sécurité alimentaire en valorisant les filières riz, maïs, manioc, maraîchage, pisciculture et élevage porcin. Le projet mise sur la formation, l’innovation, l’implication du secteur privé, des jeunes et des femmes.
Au Salon international des ressources animales et halieutiques (SARA 2025), les bénéficiaires du 2PAI-Bélier exposent leurs résultats. Parmi eux, Mme Anastasie Assassy, présidente du Centre de groupage de vivrier de Toumodi, se félicite d’une production annuelle de 48 000 tonnes de vivriers grâce à une parcelle irriguée de 12 hectares. « Avant, nos produits pourrissaient. Aujourd’hui, nous écoulons tout sans difficulté », témoigne-t-elle. Autre exemple : Coproriz, une coopérative rizicole de Yamoussoukro avec 300 membres, produit 1 500 tonnes de riz Padi chaque année sur 250 hectares. En pisciculture, Simon Nguessan Kouadio affirme générer 2,5 tonnes de poissons par semaine grâce à l’agrandissement de sa ferme, rendu possible par le soutien du projet.
Le 2PAI-Bélier joue aussi un rôle central dans la formation. Quatre centres ont été réhabilités, dont une école de spécialisation en pisciculture à Koubi, et une école d’agronomie à Yamoussoukro. À ce jour, 800 jeunes, dont 221 filles, ont été formés dans la transformation, la production et les services agricoles. En matière d’accompagnement, 300 plans d’affaires ont été validés pour un financement total de plus de 300 millions FCFA, couvrant 223 agri-preneurs, 33 PME et 44 coopératives.
Depuis son lancement en 2018, ce projet pilote, premier d’une série de neuf agropoles, a permis de désenclaver 121 localités regroupant près de 188 000 habitants grâce à l’aménagement de pistes rurales.